Début septembre 2018, la Fédération Française de l’Assurance a publié ses traditionnelles études statistiques sur le secteur de l’assurance en France (données clés 2017, arrêtées à la date du 29 juin 2018). Ces études portent sur les assurances de biens et de personnes, ainsi que les placements (assurance vie), et permettent d’avoir un aperçu global de l’évolution du secteur sur les trois dernières années.
Une évolution positive portée par l’assurance de biens
Sans surprise, le secteur de l’assurance dans sa globalité a continué de croître doucement en 2017 avec plus de 211 milliards d’euros de cotisations prélevées, soit une hausse d’1,4%. Cette augmentation est principalement à mettre au crédit des assurances de biens, notamment auto et biens des particuliers (dont l’habitation). L’ensemble de ces cotisations se répartit ainsi : 74,3 % pour les produits d’assurance de personnes (vie, maladie et capitalisation) et 27,7 % pour les assurances de dommages (dont 10 % uniquement pour l’automobile et 8,6 % pour les dommages au biens).
L’assurance dommages des particuliers connaît la plus forte hausse
Les principaux secteurs de l’assurance dommage ayant reculé sont l’assurance construction, qui souffre depuis le début des années 2010 et qui a subi les difficultés des assureurs en « Libre Prestation de Service », et l’assurance transport. Sans surprise, c’est donc au niveau des particuliers que l’évolution positive est la plus forte (+3 % contre +1,2 % pour les professionnels). En effet, les professionnels souscrivent beaucoup plus de contrats d’assurance construction et transport et les cotisations totales d’assurance de biens professionnels et agricoles ont plutôt stagné. L’assurance des particuliers représentent désormais 63 % des assurances de biens en France. Dans ces 63 %, plus de la moitié (55 %) concerne l’assurance automobile.
Les modes de distribution évoluent doucement
Concernant les modes de distribution, les sociétés d’assurance avec intermédiaires (agents, courtiers) restent majoritaires (51,7 % des cotisations). Les assureurs sans intermédiaires se décomposent comme tels : mutuelles sans intermédiaires (23,5 %), autres sociétés sans intermédiaires (9,3 %), bancassureurs (14,1 %) et assureurs directs (1,4 %). Bien que connus pour leur exposition publicitaire élevée, les assureurs directs ne représentent encore pas une part importante du secteur. De nouveaux acteurs ne sont d’ailleurs pas apparus depuis plusieurs années et les nouvelles entreprises “disruptives” de l’assurtech française (+Simple, Alan, Altima…) ne sont qu’à l’aube de leur développement.
Focus sur l’assurance automobile
Le nombre de véhicules de 1ère catégorie assurés en France continue d’augmenter avec plus de 42,2 millions en 2017 (37 millions en 2008). La tendance est la même, mais moins marquée, pour les véhicules de 3e catégorie. Ces chiffres ne comptabilisent pas les véhicules non assurés, estimés entre 500 000 et 1 million.
Les cotisations mono-contrats sont largement majoritaires par rapport aux cotisations flotte (90 % / 10%). Parmi les modes de distribution, les mutuelles sans intermédiaires (33,7 %) et les assureurs directs (2,7 %) gagnent du terrain. Malheureusement, le nombre d’accidents corporels (58 894) et de blessés (74 066) a augmenté, même si l’on reste loin des chiffres d’il y a 10 ans. À noter que le nombre de personnes tuées sur les routes a très légèrement baissé.
Au final, le solde du compte technique est positif (+ 2,5 %) tandis que le ratio combiné après réassurance (= rapport des prestations versées, des dotations aux provisions pour sinistres à payer, des frais généraux et de la charge de réassurance au total du chiffre d’affaires) est dans la moyenne des cinq dernières années (103 %).